Pourquoi moi ? L'Afrique se plaint !  





Dès le départ de la vie, quand Adam et Eve que Dieu a chassés du paradis, ont débarqué sur la terre, au jour où je vous parle, je demeure accueillante et une terre nourricière. Toutes les nations étaient les bienvenues chez moi. Je ne demandais ni carte de séjour ni rien de semblable. Vous pouviez venir flâner quelques jours chez moi, visiter mes animaux, vous dorer sur mes plages ou carrément faire votre résidence, c'était à vous de voir ce qui vous semblait bon car ce n'est pas la place ni la beauté qui nous manquent en Afrique.

Hélas, l'homme est un être égoïste et éternellement insatisfait et voilà que les hostilités s'installaient.


Pourquoi moi ? L'Afrique, se plaint !


Mes populations d'origine étaient primitives, composées de bushmen courant pieds nus, qui n'avaient aucune ambition du pouvoir, dépourvus de connaissances et pratiquement ingrats. Ils brûlaient mes forêts centenaires pour déloger une petite bête blessée qu'ils voulaient bouffer ensuite ou purement et simplement pour un plaisir. Leur préoccupation générale se limitait à avoir plus de femmes que les autres. Ils dansaient les tam-tam de la guerre, se tiraient des flèches empoisonnées et se battaient à la mort. Tout ça des fois rien que pour voler la vieille femme édentée aux seins pendouillant d'un autre ! Mais le pire était à venir !


Pourquoi moi ? L'Afrique se plaint !



Quelques années plus tard, arrivèrent de nombreuses caravanes conduites par des hommes en turbans. On parla de l'arrivée du fier et infatigable nomade, des princes du désert avec leur Allah puisant, mais aussi les enragés de l'argent et les plus radins d'Afrique. Nous les accueillîmes comme il se doit. Puis voilà qu'ils abattaient mes éléphants pour vendre leur ivoire, renversèrent mes arbres et remuèrent mes rivières à la recherche de l'or et du diamant.

Mais rien ne les rassasiait et ils restaient assoiffés car malgré l'apparence idéale et le grand air solennel qu'ils se donnent en prêchant au nom d'Allah et font l'appel à la prière cinq fois par jour en criant Allahou Akbar. Au fond, les Arabes restent des êtres avides et des ibliss avares, des hypocrites indécrottables, qui ont plutôt le Satan dans l'âme.


Excités comme des hyènes qui n'arrivent pas à garder un cadavre, ils se retournèrent contre leurs semblables, les traquaient au fusil à travers la brousse, les enchaînaient et allaient les vendre en Europe, en Amérique pour gagner encore plus.


Pourquoi moi ? L'Afrique se plaint !



Puis arrivèrent à leur tour, des bateaux entiers, transportant une population bizarre, blanchâtre qui avait plutôt l'air de revenants et pratiquement tous masculins dont les occupants s'agenouillaient devant les indigènes pour avoir leur hospitalité. Certains portaient des robes longues et noires qui ramassaient la gadoue. Ils se présentaient comme des religieux, mais en réalité ils étaient des espions rusés. D'autres étaient habillés comme des pantins et avaient des aspects de clowns. C'étaient d'éminents représentants des états, paraît-il. Les autochtones les trouvaient accueillants, souriants et plutôt bien éduqués. Mais à vrai dire, ils étaient froids et calculateurs, faussement déguisés, patients et prédateurs redoutables, des loups impitoyables et de la pire des espèces, qui n'attendaient qu'une petite défaillance pour passer à l'action.

Pour aborder au mieux les ignorants chefs des villages, ils apportaient des cadeaux extrêmement flatteurs : des billes colorées, des bijoux en jouets, des peignes et des miroirs et d'autres bibelots inutiles.


On dansa leur bienvenue, leur apporta de belles filles pour qu'ils fassent des épousailles. Puis ils passèrent à l'acte, instauraient des lois, confisquaient les prairies et les terres les plus fertiles pour élargir leurs colonies, raflaient, pompaient et pillaient toutes les richesses d'Afrique grâce auxquelles L'Europe devint prospère, s'entouraient de soldats et fusillaient aussitôt ceux qui osaient dire non à leurs exigences, récompensaient et encourageaient sans relâche leurs fidèles serviteurs en les accablant de bravoures.

Or ils appliquaient leur mot d'ordre défini d'avance « Diviser pour régner ».


Pourquoi moi ? L'Afrique se plaint.




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